Latest Poems

To the Evening Star

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William Blake (1757–1827). Thou fair-hair’d angel of the evening, Now, whilst the sun rests on the mountains, light Thy bright torch of love; thy radiant crown Put on, and smile upon our evening bed! Smile on our loves, and while thou drawest the Blue curtains of the sky, scatter thy silver dew On every flower that shuts its sweet eyes In timely sleep. Let thy west wind sleep on The lake; speak...

La Biche

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La biche brame au clair de lune Et pleure à se fondre les yeux : Son petit faon délicieux A disparu dans la nuit brune. Pour raconter son infortune À la forêt de ses aïeux, La biche brame au clair de lune Et pleure à se fondre les yeux. Mais aucune réponse, aucune, À ses longs appels anxieux ! Et, le cou tendu vers les cieux, Folle d’amour et de rancune, La biche brame au clair de lune...

To a child dancing in the wind

T

Dance there upon the shore;What need have you to carefor wind or water’s roar?and tumble out your airthat the salt drops have wet;being young you have not knownthe fool’s triumph, not yetlove lost has soon as won,nor the best labourer deadand all the sheaves to bind.what need have you to dreadthe monstrous crying of wind?

William Butler Yeats. (England 1865-1939)

I’m waiting…

I

I’m waiting by my log-fire while the hours gently wander, while the stars all are roaming and nights come and go. I’m waiting for a woman who comes from far yonder – the dearest one, the dearest one with blue eyes aglow. I thought of a roaming and snow-covered flower and dreamt of a teasing laugh trembling and slight, Imagined my dearest came here to my bower through the forest, over moorland one...

Je rêvais de toucher

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Je rêvais de toucher la tristesse du mondeau bord désenchanté d’un étrange maraisje rêvais d’une eau lourde où je retrouveraisles chemins égarés de ta bouche profonde j’ai senti dans mes mains un animal immondeéchappé à la nuit d’une affreuse forêtet je vis que c’était le mal dont tu mouraisque j’appelle en riant la tristesse du monde une lumière folle un éclat de tonnerreun rire libérant ta...

Renouveau

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Le printemps maladif a chassé tristement L’hiver, saison de l’art serein, l’hiver lucide, Et, dans mon être à qui le sang morne préside L’impuissance s’étire en un long bâillement. Des crépuscules blancs tiédissent sous mon crâne Qu’un cercle de fer serre ainsi qu’un vieux tombeau Et triste, j’erre après un rêve vague et beau, Par les champs où la sève immense se pavane Puis je tombe énervé de...

Souvenir

S

Ils ne restent que des souvenirs,Ces jours qu’on a passés en commun.Etant jeune, on n’a profité de tant de plaisirsA présent, on nous a séparés du destin.En ce temps là, nos nos ennuis semblaient fuir,Ah ! Les longues veillées à deux, pleines d’entrain ! Avec toi, je voyais ces jours éternelsOù l’amour ne cesserait de prospérer.Plus jamais d’amertume nouvelleEt l’on verra la paix s’installer,Car...

Premier chagrin

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Le bassin est uni : sur son onde limpidePas un souffle de vent ne soulève une ride ;Au lever du soleil, chaque flot argentéCourt, par un autre flot sans cesse reflété ;Il répète ses fleurs, comme un miroir fidèle ;Mais la pointe des joncs sur la rive a tremblé…Près du bord, qu’elle rase, a crié l’hirondelle…Et l’azur du lac s’est troublé ! Au sein du bois...

Tant que mes yeux pourront larmes épandre

T

Tant que mes yeux pourront larmes épandreA l’heur passé avec toi regretter,Et qu’aux sanglots et soupirs résisterPourra ma voix, et un peu faire entendre ; Tant que ma main pourra les cordes tendreDu mignard luth, pour tes grâces chanter ;Tant que l’esprit se voudra contenterDe ne vouloir rien fors que toi comprendre, Je ne souhaite encore point mourir.Mais, quand mes yeux je...

Une louve je vis sous l’antre d’un rocher

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Une louve je vis sous l’antre d’un rocherAllaitant deux bessons : je vis à sa mamelleMignardement jouer cette couple jumelle,Et d’un col allongé la louve les lécher. Je la vis hors de là sa pâture chercher,Et courant par les champs, d’une fureur nouvelleEnsanglanter la dent et la patte cruelleSur les menus troupeaux pour sa soif étancher. Je vis mille veneurs descendre des montagnesQui bornent...