Latest Poems

La fleur de l’amitié

L

Un jour, en pleine Nature,
…Enfoui sous la verdure,
Un bourgeon m’a souri.
Le regard ému et attendri,
Je l’ai délicatement cueilli ;
Soudain, il s’est épanoui,
Transformé en rose de l’amitié,
Au grand cœur passionné,
Aux tendres pétales colorés,
Au doux parfum printanier.
Cette belle et sensible fleur
Sème l’odeur du Bonheur.
© Katia Hacène

 

Le front aux vitres

L

Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrinCiel dont j’ai dépassé la nuitPlaines toutes petites dans mes mains ouvertesDans leur double horizon inerte indifférentLe front aux vitres comme font les veilleurs de chagrinJe te cherche par delà l’attentePar delà moi mêmeEt je ne sais plus tant je t’aimeLequel de nous deux est absent. Paul ÉLUARD (1895 – 1952)Recueil : “L’Amour...

J’ai vu le menuisier…

J

J’ai vu le menuisierTirer parti du bois. J’ai vu le menuisierComparer plusieurs planches. J’ai vu le menuisierCaresser la plus belle. J’ai vu le menuisierDonner la juste forme. Tu chantais, menuisierEn assemblant l’armoire. Je garde ton imageAvec l’odeur du bois. Moi, j’assemble des motsEt c’est un peu pareil. Eugène Guillevic (1907-1997)–...

Même quand nous dormons

M

Même quand nous dormons nous veillons l’un sur l’autreEt cet amour plus lourd que le fruit mûr d’un lacSans rire et sans pleurer dure depuis toujoursUn jour après un jour une nuit après nous.

(Derniers Poèmes d’amour)

Paul Eluard 14 December (1895 –  1952)

LE PEUPLIER

L

Le temps est-il ce peuplierQue j’interroge à ma fenêtre ?comme moi, il a ses saisons,Ses songes renaissantD’une mémoire paysanne,mais sa durée est compromisePar les tempêtes enivréesQue lui réservent les automnes.A quelle altitude célestePortera-t-il le poids de ses années ? A mon réveil je le salue :Il me répondPar une danse dans le vent.Je lui propose un long voyageDans la campagne...

La Dive Bouteille

L

Ô bouteille Pleine toute De mystères, D’une oreille Je t’écoute : Ne diffère, Et le mot profère Après quoi soupire mon cœur. Dans la si divine liqueur, Bacchus fut d’Inde vainqueur, À toute vérité retenue. Vin si divin, loin de toi sont tenus Tout mensonge et toute tromperie. Qu’en joie soit l’ère de Noé conclue, Lui qui ta composition nous apprit. Chante le beau mot, je t’en prie, Qui me soit...

Verset ou rondeau

V

Repos éternel donne à cil,Sire, et clarté perpétuelle,Qui vaillant plat ni écuelleN’eut oncques, n’un brin de persil. Il fut ras, chef, barbe et sourcil,Comme un navet qu’on ret ou pèle.Repos éternel donne à cil. Rigueur le transmit en exilEt lui frappa au cul la pelle,Nonobstant qu’il dit : ” j’en appelle ! “Qui n’est pas terme trop subtil,Repos...

Ô rage ! Ô désespoir…

Ô

Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriersQue pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?Mon bras qu’avec respect tout l’Espagne admire,Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,Tant de fois affermi le trône de son roi,Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?Ô...

Le jardin du Luxembourg

L

Dans le jardin du Luxembourg, Sous le regard lointain des reines, Les enfants jouent comme toujours. Nerval, Paul Fort, Carco, Verlaine, Où sont vos silhouettes blêmes ? Sous les marronniers aux bras gourds, On entend couler la semaine Sans que, là-bas, du haut des tours, Paris de rien se ressouvienne. Même s’ils étaient couverts d’or, Ici, tous les absents ont tort. Pourtant, toujours on se...

Guillaume Apollinaire: ‘Rhénane d’automne’ (English translation)

G

Rhenish autumn To Toussaint-Luca The children of the dead come and play In the cemetery Martin Gertrude Hans and Henri No cockerel has crowed today Adoodleday The old women Walk along slowly with tearful faces And the good-natured donkeys Bray hee-haw and start guzzling the flowers Of the funeral wreaths It’s the day of the dead and of all their souls The children and the old women Light their...