Authorpoesiedumonde

Sans l’oublier

S

Sans l’oublier, on peut fuir ce qu’on aime. On peut bannir son nom de ses discours, Et, de l’absence implorant le secours, Se dérober à ce maître suprême, Sans l’oublier ! Sans l’oublier, j’ai vu l’eau, dans sa course, Porter au loin la vie à d’autres fleurs ; Fuyant alors le gazon sans couleurs, J’imitai l’eau fuyant loin de la source...

Ne fuis pas encore

N

Tu crois, s’il fait sombre, Qu’on ne te voit pas, Non plus qu’une autre ombre, Glissant sur tes pas ? Mais l’air est sonore, Et ton pied bondit… Ne fuis pas encore : Je n’ai pas tout dit ! À qui ce gant rose Qui n’est pas le mien ? Quel parfum t’arrose, Qui n’est plus le tien ? Tu ris, mais prends garde, Ta lèvre pâlit… Moi je te regarde...

Son retour

S

Hélas ! Je devrais le haïr ! Il m’a rendu le mal de l’âme, Ce mal plein de pleurs et de flamme, Si triste, si lent à guérir ! Hélas ! Je devrais le haïr. Il m’a rapporté ce tourment Qu’avait assoupi son absence : Dans le charme de sa présence, Dans mon nom, qu’il dit tristement, Il m’a rapporté ce tourment. Dans le baiser pur du retour Lorsque son âme m’a...

Et voile à nul souffle bercée

E

Et voile à nul souffle bercée, S’enguidonne d’un beau ciel d’or Le dimanche très en décor Pour les femmes de mes pensées : Et les femmes ont dépensé Leur coeur tout devant les fenêtres Et creusent, d’amour enlisées, Jusqu’au pleur ce ciel des fenêtres. Vierges d’attente et de martyre, Au gril vert des persiennes lasses, Dans les jardins des croisées basses, Les...

Décembre

D

Le givre étincelant, sur les carreaux gelés, Dessine des milliers d’arabesques informes ; Le fleuve roule au loin des banquises énormes ; De fauves tourbillons passent échevelés. Sur la crête des monts par l’ouragan pelés,De gros nuages lourds heurtent leurs flancs difformes ; Les sapins sont tout blancs de neige, et les vieux ormesDressent dans le ciel gris leurs grands bras désolés...

Double Amour

D

Mystère étrange de l’amour !J’aime deux belles en ce monde :L’une est vive, rieuse et blondeComme le jour ; L’autre est triste, rêveuse et bruneComme le soir,Et près d’elle, j’aime à m’asseoirAu clair de lune. Et s’il me fallait dire un jourLaquelle des deux je préfère,Mon coeur vous répondrait : Mystère…Mystère étrange de l’amour ...

Conseils au solitaire

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Aie une âme hautaine et sonore et subtile,Tais-toi, mure ton seuil, car la lutte déprave ;Forge en sceptre l’or lourd et roux de tes entraves,Ferme ton coeur à la rumeur soûle des villes ; Entends parmi le son des flûtes puérilesSe rapprocher le pas profond des choses graves ;Hors la cité des rois repus, tueurs d’esclaves,Sache une île stérile où ton orgueil s’exile. Songe que tout est triste et...

Old Sheep Street

O

Where is the street I loved so wellOf many years agoThe years have gone and who can tellWhere did those people go? The old gas lamp where the gang would meetAt the top of Morris LaneThe alleyway to Carnals courtWe sheltered from the rain. Fish and chips at Mrs Trouts,We would all go back for moreBuy some sweets from auntie BessPlay fagcards by her door. Salvation Army played across the...

Call Of The Flute

C

Where, where are my mornings?Where are my happy days?Where, where is my shining sun?Where are friends of mine?
Why did the sun go down on Bosnia?Where did my morning dawn?There’s no song, and there’s no happinessAll the tears won’t wash my pain away(Volunteered with healing hands in Bosnia 1997-1998-1999)
Bill Underwood

They Call Them The Sarajevo Roses

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In the streets of SarajevoYou will see shell and shrapnel holesFilled with plastic paint of redThese large and small paint-filled holesRemain to tell us of the sacrificeBy the many, many wounded and the deadWho fell in Sarajevo Your crimson petalsNurtured by your blood and tearsShine and glisten in the rainLocked deep, deep downInside those blooms of crimson redLay your sorrow and your pain...