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Feuilles mortes

La terre engloutit tout comme un ogre infernal,
Regarde cette boue que Novembre pétrit :
Le vent y a traîné, dans sa ronde automnale,
Des montagnes de fleurs et de feuilles flétries.

On dirait que le beau, dont le printemps s’emballe,
Explosion d’Espérance et profusion de Vie,
Ne naît que pour nourrir l’immense trou de balle
D’un monde stercoral où tout tombe et dévie …

Je sais, l’homme est exempt de ce ballet annal,
Mais que lui vaut de voir la saison qui pourrit,
Sinon lui rappeler son propre point final !

O toi mon ingénue dont les yeux communient
Avec l’azur céleste ou le bleu idéal,
Rouvre-moi l’horizon, qu’on parle d’infini !

Michel Delaunay
Ma fenêtre à Bonheur, Recueil de poésie naturelle
Les Ornementales – Octobre 2012

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