• Gaston Demongé

    MA CAMPAGNE

    Comme’ pou eun’  lett’  eud jour de l’an Où qu’ no vèye eun’  bell’  découpure, Mâs fé d’ man mieux pou l’écriture Sans m’ crair’ d’emblèye un grand savant.   J’ai dans les yeux des paysâges Où ma campagn’ n’a point vieulli : Y’  a des caanchons dans ses taillis,…

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    Rondeau amoureux

    M’aimerez vous bien,Dictes, par vostre ame ?Mais que je vous aimePlus que nulle rien,M’aimerez vous bien ? Dieu mit tant de bienEn vous que c’est basme,Pour ce je me clameVostre. Mais combienM’aimerez vous bien ? Jean MESCHINOT (1420-1491) MILLE ET CENT ANS DE POESIE FRANCAISEDe la séquence de sainte Eulalie…

  • Ahcene Mariche

    Un seul mot

    Les paroles sont semblables aux abeilles,Possédant miel et venin.Tantôt un excès de saveur sans pareil,Tantôt, elles sont pires qu’un surin. Un seul mot peut te hisserVers l’apogée et la gloire.Tu connaitras les sommets,L’aisance et le pouvoir,Les portes s’ouvriront d’un trait,Des richesses à gogo vont pleuvoir. Un seul mot peut causer…

  • Anna de Noailles

    Soir d’été

    Une tendre langueur s’étire dans l’espace ;Sens-tu monter vers toi l’odeur de l’herbe lasse ?Le vent mouillé du soir attriste le jardin ;L’eau frissonne et s’écaille aux vagues du bassinEt les choses ont l’air d’être toutes peureuses ;Une étrange saveur vient des tiges juteuses.Ta main retient la mienne, et pourtant…

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    A Marceline Desbordes Valmore

      L’amour, dont l’autre nom sur terre est la douleur,De ton sein fit jaillir une source écumante,Et ta voix était triste et ton âme charmante,Et de toi la pitié divine eût fait sa soeur. Ivresse ou désespoir, enthousiasme ou langueur,Tu jetais tes cris d’or à travers la tourmente ;Et les…

  • François Charles Mauriac

    L’OMBRE

    Aux jours où la chaleur arrêtait toute vie,Quand le soleil, sur les labours exténués,Pressait contre son coeur le vignoble muet,-A l’heure où des faucheurs l’armée anéantieÉcrasait l’herbe sous des corps crucifiés,-Seul debout, en ces jours de feu et de poussière.En face de sommeil accablé de la terre,Assourdi par le cri…

  • François COPPÉE

    Les Aieules

                                A madame Judith Mendès A la fin de juillet les villages sont vides.Depuis longtemps déjà des nuages livides,Menaçant d’un prochain orage à l’occident,Conseillaient la récolte au laboureur prudent.Donc voici la moisson, et bientôt la vendange ;On…

  • Katia Hacène

    La fleur de l’amitié

    Un jour, en pleine Nature, …Enfoui sous la verdure, Un bourgeon m’a souri. Le regard ému et attendri, Je l’ai délicatement cueilli ; Soudain, il s’est épanoui, Transformé en rose de l’amitié, Au grand cœur passionné, Aux tendres pétales colorés, Au doux parfum printanier. Cette belle et sensible fleur Sème…

  • José Marti

    Je veux sortir de ce monde

    VERS SIMPLES (1891) Verse XXIII Je veux sortir de ce mondePar la porte d’un beau jour,Et qu’un arbre vert m’inondeDe son végétal amour. Non, je ne veux pas l’obscureNuit pour mon dernier sommeil.Je suis bon, j’ai l’âme pureJe mourrai face au soleil José Martí 1853 – 1895 Poésies – Traduit…

  • Arthur Rimbaud

    L’Eternité

    Elle est retrouvée.Quoi? – L’Éternité.C’est la mer alléeAvec le soleil. Âme sentinelle,Murmurons l’aveuDe la nuit si nulleEt du jour en feu. Des humains suffrages,Des communs élansLà tu te dégagesEt voles selon. Puisque de vous seules,Braises de satin,Le Devoir s’exhaleSans qu’on dise : enfin. Là pas d’espérance,Nul orietur.Science avec patience,Le supplice…