Quand quelquefois je pense à ma première vie Du temps que je vivais seul roi de mon désir, Et que mon âme libre errait à son plaisir, Franche d’espoir, de crainte, et d’amoureuse envie : Je verse de mes yeux une angoisseuse pluie, Et sens qu’un fier regret mon esprit…
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Quand je pouvais me plaindre en l’amoureux tourment, Donnant air à la flamme en ma poitrine enclose, Je vivais trop heureux ; las ! maintenant je n’ose Alléger ma douleur d’un soupir seulement. C’est me poursuivre, Amour, trop rigoureusement ! J’aime, et je suis contraint de feindre une autre chose,…
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Veux-tu l’acheter ? Mon coeur est à vendre. Veux-tu l’acheter, Sans nous disputer ? Dieu l’a fait d’aimant ; Tu le feras tendre ; Dieu l’a fait d’aimant Pour un seul amant ! Moi, j’en fais le prix ; Veux-tu le connaître ? Moi, j’en fais le prix ; N’en…
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Abîme à franchir seule, où personne, oh ! Personne Ne touchera ma main froide à tous après toi ; Seulement à ma porte, où quelquefois Dieu sonne, Le pauvre verra, lui, que je suis encor moi, Si je vis ! Puis, un soir, ton essor plus paisible S’abattra sur mon…
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Hirondelle ! hirondelle ! hirondelle ! Est-il au monde un coeur fidèle ? Ah ! s’il en est un, dis-le moi, J’irai le chercher avec toi. Sous le soleil ou le nuage, Guidée à ton vol qui fend l’air, Je te suivrai dans le voyage Rapide et haut comme l’éclair.…
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Des roses de Lormont la rose la plus belle, Georgina, près des flots nous souriait un soir : L’orage, dans la nuit, la toucha de son aile, Et l’Aurore passa triste, sans la revoir ! Pure comme une fleur, de sa fragile vie Elle n’a respiré que les plus beaux…
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Jeunesse, adieu ! Car j’ai beau faire, J’ai beau t’étreindre et te presser, J’ai beau gémir et t’embrasser, Nous fuyons en pays contraire. Ton souffle tiède est si charmant ! On est si beau sous ta couronne ! Tiens ! Ce baiser que je te donne, Laisse-le durer un moment.…
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Un moment suffira pour payer une année ; Le regret plus longtemps ne peut nourrir mon sort. Quoi ! L’amour n’a-t-il pas une heure fortunée Pour celle dont, peut-être, il avance la mort ? Une heure, une heure, amour ! Une heure sans alarmes, Avec lui, loin du monde !…
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Veux-tu recommencer la vie ? Femme, dont le front va pâlir, Veux-tu l’enfance, encor suivie D’anges enfants pour l’embellir ? Veux-tu les baisers de ta mère Echauffant tes jours au berceau ? – “Quoi ? mon doux Eden éphémère ? Oh ! oui, mon Dieu ! c’était si beau !”…
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Tu crois, s’il fait sombre, Qu’on ne te voit pas, Non plus qu’une autre ombre, Glissant sur tes pas ? Mais l’air est sonore, Et ton pied bondit… Ne fuis pas encore : Je n’ai pas tout dit ! À qui ce gant rose Qui n’est pas le mien ?…
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Sans l’oublier, on peut fuir ce qu’on aime. On peut bannir son nom de ses discours, Et, de l’absence implorant le secours, Se dérober à ce maître suprême, Sans l’oublier ! Sans l’oublier, j’ai vu l’eau, dans sa course, Porter au loin la vie à d’autres fleurs ; Fuyant alors…