LOUISE

L

Un soir, elle était là, rêveuse à mes côtés ;
Le torrent qui grondait nous lançait son écume ;
Son oeil d’azur jetait ses premières clartés ,
Comme un jeune astre qui s’allume !

Sa main touchait ma main, et sur mon front brûlant,
Ses cheveux noirs flottaient ; je respirais à peine…
Et sur mes yeux émus je sentais en tremblant
Passer le vent de son haleine !

Mon Dieu, qu’elle était belle ! et comme je l’aimais !
Oh ! comme je l’aimais, ma Louise infidèle !
Infidèle ! que dis-je ? … Elle ne sut jamais
Que je me fus damné pour elle !

Louis-Honoré Fréchette (1839-1908)
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( in Mes Loisirs, 1863 )

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