L’ABIME

L

Un abîme de silence nous sépare l’un de l’autre
Je me tiens d’un côté de l’abîme et vous de
l’autre
Je ne peux pas vous voir ou vous entendre, cependant je le sais
Vous êtes là
Souvent je vous crie votre nom d’enfant
En prétends que l’écho qui répond à mon appel est
Votre voix.
Comment pouvons-nous jeter un pont sur cet abîme? Jamais.
Par une parole ou par une rencontre
Une fois j’ai pensé que nous pourrions le remplir avec des
Larmes
Maintenant je veux le faire relentir de nos rires.

Katherine Mansfield 1888 – 1923

(Poémes – Traduit et présentés par Jean Pierre Le Mée, Collection NQR Plein Midi 1946)

Add Comment