Chatte blanche, chatte sans tache,Je te demande, dans ces vers,Quel secret dort dans tes yeux verts,Quel sarcasme sous ta moustache. Tu nous lorgnes, pensant tout basQue nos fronts pâles, que nos lèvresDéteintes en de folles fièvres,Que nos yeux creux ne valent pas Ton museau que ton nez termine,Rose comme un…
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Une louve je vis sous l’antre d’un rocherAllaitant deux bessons : je vis à sa mamelleMignardement jouer cette couple jumelle,Et d’un col allongé la louve les lécher. Je la vis hors de là sa pâture chercher,Et courant par les champs, d’une fureur nouvelleEnsanglanter la dent et la patte cruelleSur les…
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(A Mlle Emilie Bascans) Si j’étais assez grande,Je voudrais voirL’effet de ma guirlandeDans le miroir.En montant sur la chaise,Je l’atteindrais ;Mais sans aide et sans aise,Je tomberais. La dame plus heureuse,Sans faire un pas,Sans quitter sa causeuse,De haut en bas,Dans une glace claire,Comme au hasard,Pour apprendre à se plaireJette un…
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Entre tous mes tourments entre la mort et moiEntre mon désespoir et la raison de vivreIl y a l’injustice et ce malheur des hommesQue je ne peux admettre il y a ma colère Il y a les maquis couleur de sang d’EspagneIl y a les maquis couleur du ciel de…
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Les fous et les amoursElle sa bouche d’allianceTous les secrets tous les souriresEt quels vêtements d’indulgenceÀ la croire toute nue. Les guêpes fleurissent vertL’aube se passe autour du couUn collier de fenêtresDes ailes couvrent les feuillesTu as toutes les joies solairesTout le soleil sur la terreSur les chemins de ta…
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Antonio di Sandro orefice.Le vaillant Maître Orfèvre, à l’oeuvre dès matines,Faisait, de ses pinceaux d’où s’égouttait l’émail,Sur la paix niellée ou sur l’or du fermailÉpanouir la fleur des devises latines. Sur le Pont, au son clair des cloches argentines,La cape coudoyait le froc et le camail ;Et le soleil montant…
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J’étais enfant. J’aimais les grands combats,Les Chevaliers et leur pesante armure,Et tous les preux qui tombèrent là-basPour racheter la Sainte Sépulture. L’Anglais Richard faisait battre mon coeurEt je l’aimais, quand après ses conquêtesIl revenait, et que son bras vainqueurAvait coupé tout un collier de têtes. D’une Beauté je prenais les…
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L’étoile du berger trembloteDans l’eau plus noire et le piloteCherche un briquet dans sa culotte. C’est l’instant, Messieurs, ou jamais,D’être audacieux, et je metsMes deux mains partout désormais ! Le chevalier Atys, qui gratteSa guitare, à Chloris l’ingrateLance une oeillade scélérate. L’abbé confesse bas Eglé,Et ce vicomte dérégléDes champs donne…
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Le ciel, aux lueurs apaisées,Rougissait le feuillage épais,Et d’un soir de mai, doux et frais,On sentait perler les rosées. Tout le jour, le long des sentiers,Vous aviez, aux mousses discrètes,Cueilli les pâles violettesEt défleuri les églantiers. Vous aviez fui, vive et charmée,Par les taillis, en plein soleil ;Un flot de…
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Le Roi des Runes vint des collines sauvages.Tandis qu’il écoutait gronder la sombre mer,L’ours rugir, et pleurer le bouleau des rivages,Ses cheveux flamboyaient dans le brouillard amer. Le Skalde immortel dit : – Quelle fureur t’assiège,Ô sombre Mer ? Bouleau pensif du cap brumeux,Pourquoi pleurer ? Vieil Ours vêtu de…
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Je me meurs, je succombe au destin qui m’accable.De ce dernier moment veux-tu charmer l’horreur ?Viens encore une fois presser ta main coupableSur mon coeur. Quand il aura cessé de brûler et d’attendre,Tu ne sentiras pas de remords superflus ;Mais tu diras : ” Ce coeur, qui pour moi fut…