J’ignore pourquoi j’ai sympathisé avec luiIl ne ressemble pas à ce que l’on retrouvedans les dessins animés gris de l’enfance.Les rayons de la lune lampadairelui éclaira comme une idole noir et doré.Peut-être c’était ces yeux vert-marbrésqui me sondaient à travers son abyme. Il ne ressemblait à aucun d’autre.Ne m’a jamais…
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Loisir et libertéC’est bien son seul désir ;Ce serait un plaisirPour traiter vérité.L’esprit inquiétéNe se fait que moisir ;Loisir et Liberté,S’ils viennent cet été,Liberté et loisir,Ils pourront la saisirA perpétuité,Loisir et liberté. Bonaventure Des Périers ( v1510-v1543 )– – –source : “La Poésie du passé, du douzième au dix-huitième sièclePremière…
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Toute seule passerai le vert boscage,Puis que compagnie n’ai;Se j’ai perdu mon ami par mon outrage,Toute seule passerai le vert boscage.Je li ferai à savoir par un messageQue je li amenderai.Toute seule passerai le vert boscage,Puis que compagnie n’ai. English translation:I will walk through the greenwood alone, for I have…
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Si tu m’appartenais (faisons ce rêve étrange !),Je voudrais avant toi m’éveiller le matinPour m’accouder longtemps près de ton sommeil d’ange,Egal et murmurant comme un ruisseau lointain. J’irais à pas discrets cueillir de l’églantine,Et, patient, rempli d’un silence joyeux,J’entr’ouvrirais tes mains, qui gardent ta poitrine,Pour y glisser mes fleurs en…
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Il est un air pour qui je donneraisTout Rossini, tout Mozart et tout Weber,Un air très-vieux, languissant et funèbre,Qui pour moi seul a des charmes secrets. Or, chaque fois que je viens à l’entendre,De deux cents ans mon âme rajeunit :C’est sous Louis treize; et je crois voir s’étendreUn…
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La terre engloutit tout comme un ogre infernal,Regarde cette boue que Novembre pétrit :Le vent y a traîné, dans sa ronde automnale,Des montagnes de fleurs et de feuilles flétries. On dirait que le beau, dont le printemps s’emballe,Explosion d’Espérance et profusion de Vie,Ne naît que pour nourrir l’immense trou de…
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Longtemps je t’ai regardéesans te voir, toi, dans l’imageexacte et inaccessibleoú le miroir te trahit.– Embrasse-moi! – Je t’embrasse;et tandis que je t’embrasse,je pense au froid de tes lèvresdans le mirroir. Tu murmures;“Toute mon âme est à toi!”Et au creux de ma poitrine,je sens un vide que seuleemplirait cette âmeque…
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Jean-Marie Flémal, né à Liège (B), le 30 mai 1950. Linguiste et traducteur littéraire. Vit à Charleroi (B). Marié, pas d’enfants. Publications : « Boulevard de la Déglingue », 1976, poèmes, yBy, (B). « Théo D’Hooghe », 1979, essai, Maison de la Culture de Charleroi, (B). « Solo Flight »,…
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Je recueille bout par boutce qui subsiste en moiTessons de colèrelambeaux de passionescarbilles de joieJe couds, colle et cautériseAbracadabra !Je suis de nouveau deboutPour quelle autre bataille ? Quand le quotidien m’useje m’abuseen y mettant mon grain d’ironieVoici le chatet voici la sourisAuteur méconnu de dessins animésje suis Laver…
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que je crée par la pluie et les éboulisque je transforme en lait nuptial pour desnoces de torrents(..)Sudiquepercée d’oubli soudain par des troupes ferventesde poèmesqui font éclater chaque pierre sous mes piedsquand mon corps béeentre des mains bleuesentre les flûtesSudique sur un pic miraculeuxcouleuvre jeune récitant des piétinements sans histoire(..)et…
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Permettez-moi, amie, de m’adresser à vous,De vous parler, quoique je n’en sache rien je l’avoue,De l’héritage d’une génération disparue ;En vous et moi, et en d’autres, certes réapparu.Un don ? –On ne dirait plus. Un mal ? –Oui, peut-être.Telle est la sensibilité, crime qu’on perpètre Vis-à-vis du monde, au détriment de nous-mêmes ;N’a-t-on dit qu’on…