María Eugenia Vaz Ferreira (1875 – 1924) Mer sans nom et sans rivages,j’ai rêvé d’une mer immense,infinie, mystérieusecomme l’espace et le temps. La mort, mère sans âge de la vie,remontait le mouvement de ses vagues,mais elle cessaientdans l’instant qu’elles repaissaient. Que de naître et de mourirau sein de la mort immortel !Jouant…
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ça ne nous va pas, nous les fous, d’avoir un nom. Les autres êtresportent leurs noms comme des habits neufs,les balbutient pour fonder des amitiéset les font imprimer sur des petits cartons blancsqui passent ensuite de main en mainavec cette gaieté des chose simples. Ah ! la gaieté qui montrent…
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I Rien n’est éphémère, ni la douleur ni le plaisir.Nous courrons d’une porte à un arbre solitaire,d’un pont à une grotte gardienne du temps.Chaque regard est une découverte achevée.La pluie est le soleil que dissimulent certains nuages.Notre parole est un cri irrévocable dans le néant.Nous écrivons un nom, celui de…
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Mon pays
Mon pays est fait d’enfantsaveugles,de femmes fleurant le bon linge,d’hommes violents,de vieuxà plat ventre sur l’oubli. J’écris sur la peau de la patrieridée comme une toileou comme une robe roidie. Et je veux que ce que je disne soit pas seulement amour accumulé,vertes gerbes sur les épaulesde héros marmoréens,musique…
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Témoignage Pour Kourou (fragment)
Serge Patient Mais vous m’avez comprisj’ai beau parler en parabolesj’ai beau parler en pataboleset dire assiettes cassées boisrenversés c’est pas de bolje parle petit-nègreet le grand maticalla grammaire à grand-mèremon violon dingue Nous ne pourrons plus rireà Kourou-plagenos jeux de corpsnos jeux de mainsnos jeux câlinsnon je n’ai pas tout…
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Litanies de l’exilé
Miguel Angel Asturias Rosales (1899 – 1974) Et toi, l’exilé : Être de passage, toujours de passage,avoir la terre pour aubergeet contempler des cieux qui ne sont pas les nôtres,vivre parmi des gens qui ne sont pas les nôtres,fredonner des chansons qui ne sont pas les nôtres,rire mais d’un rire qui n’est…
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Días largos y otros poemas
Troisième texte de la part II du livre “Días largos y otros poemas” (Mario Campaña) Tels des signes prémonitoiresdans la nuit des bestioles bourdonnantes battent desailes auprès de mon visageet elles m’éveillent alors que je déambule, oisif,dans la ville désertepoursuivant des noms et des visages désormais perdusdes ombres fugaces qui…
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Un jour tu ne vas pas fuir mon regard en apercevant par la fenêtre du vieux bus un jour tu caresseras mes mains et je finirais par caresser ton cœur. Un jour ton orchidée sera plus belle et ton jardin sera plus fleuri. Je ne pas besoin d’être a Paris…
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Un Million
Père,Mère,un million vous accompagne ;frères de labeur,compagnons de batailles, Un milliond’hommes sans maison ;un milliond’hommes sans patrie. Père,Mère,un million vous accompagneen terre étrangèreentourée de mursde mers et de montagnes,fermée de portesd’acier et de chaînes. Un million,sans terre à semer ;un millionsans terre où mourir. Père,Mère,un million vous accompagneen espoirs…
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Èlégie Nouvelle
Murilo Mendes (1901 – 1975) L’horizont revient au galopCourbé sous un manteau d’épines.Il fait nuit : on a mal. Cette ville irregulière, accablée,Roseraies de peaux d’hommes étendues,Tours de supplices.Champs semés de mitrailleuses,O le rendement de l’abîme.. La mer perd ses feuilles,La croix engendre des milliers de croixEt les arbres sont en…
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Quand la clarté s’endort dans son crépuscule, nous nous muons en navigateurs sans horizons et faisons naufrage dans la mer d’un hier sans souvenirs. Ruminant l’oubli, nous découvrons la saveur amère de la mémoire indocile qui, en captivité, renverse la frontière et voit tomber le mur. De l’autre côté du…