C’était dans la nuit brune,Sur le clocher jaunit,La lune,Comme un point sur un i ! Lune,quel esprit sombrePromène au bout d’un fil,Dans l’ombre,Ta face et ton profil ? Es-tu l’oeil du ciel borgne ?Quel cherubin cafardNous lorgneSous ton masque blafard ? N’es tu qu’une boule?Qu’un grand faucheux bien grasQui rouleSans…
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C’était un grand poète il a une effigieDe douze mètres dix tout en bronze et en ferQue lui ont érigée ceux des chemins de ferCeux des mines et ceux de la sidérurgie C’était un grand poète il chantait l’énergieL’huile de bras de coude et celle dont se sertLe plus humble…
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Il écrivaitdes poèmes d’homme primairene faisait que fort peu de casde l’effort à fourniret rechignait sans patienceà toute peine Ses imagesne lui coûtaient que peu de voyagesils les avait toutesdepuis longtemps à portée de mainil lui suffisait de se baisser pour les glaneret les apprivoiser ensuitedans sa grande cage à…
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Tous ces livres lusl’un après l’autre dévoréspuis jetés pêle-mêleau pied du lit Tous ces livresces histoires ces contes ces poèmestous ces livres oubliéset au bout du compte la cécité Jean Marie Flemal
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Le poète auscultele tranchant de l’heure“tendant la mainraidie déjà vers l’ultimeperception?” La chosed’une importance capitaleest-elle oui ou non de savoirsi l’humanité bouffera demain– et quoi ? – ou la réponseà la question existentielleque se pose notre ami le poète – enfermé comme au secretdepuis tantôt vingt journéesface à son réfrigérateur…
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Artificiel il parleil n’avait rien à direil n’avait rien apprisalors artificiel il parle De sa bouchetombent des n’importe quoidans des bruits de n’importe comment Mais qu’importe le résultatl’essentiel c’est que cet autreou cet un porte le messagedise aux autresce que personne avantn’avait encore ditce qu’artificiel il ditcar n’ayant rien à…
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Confondant blancheur et puretétu en es venu à salirinconsciemment – peut-être –tout ce que tu touchespoète de ces temps maudits Les rouages subtils de ton verbecomme tous les rouages ici-basde Pittsburgh au sommet du Parnassenécessitent de savants huilages Il en reste malheureusementtoujours un peu sur les doigtset partout ce sont…
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La main droite sur le ventrela gauche à plat contre les lèvresle front barré par quelque souci opiniâtreon voit nettement qu’il réfléchit La photo que voicinous le montre occupé à réfléchir :la postérité plus encor que les lecteurs rares “Lâches assurément ceux qui absorbéspar de plus terre à terre tâchesl’ont…
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Les tiraillements intérieursagitent des bannières poisseusesderrière lesquelles naissentet s’estompent en même tempsdes faces qui ne sont plusqu’articulations béantesde cris L’inconfort de ce buffet de garem’oblige à l’avarice des motset le visage qui me regarde écrirerecharge les accus de son agressivitéface à cette main nerveuse et précisedont il ne comprend pas…
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Il y a de la brume sur le vieux portoù d’immenses carcasses rouillées de cargosachèvent de se déglinguerau beau milieu de mon cafard c’est comme qui dirait le matinil doit y avoir un chaten train de miauler dans chaque poubelleet probablement aussiquelques vieilles putes blafardesen carafe dans le cœurde chacun…
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Dans les barsc’est le grand videquelques visages neutrestrès peu de couples encore je devineà travers les vitres salesles serveuses fatiguéesaux jambes variqueuses celles-là n’ont pas le souriredes putes de vacancesce sont les bonnes femmesde la morte-saison la sueur de l’ennuiperle sur leurs visages mal fardésla musique des jukeboxestournoie sur le…