Le temps est-il ce peuplier
Que j’interroge à ma fenêtre ?
comme moi, il a ses saisons,
Ses songes renaissant
D’une mémoire paysanne,
mais sa durée est compromise
Par les tempêtes enivrées
Que lui réservent les automnes.
A quelle altitude céleste
Portera-t-il le poids de ses années ?
A mon réveil je le salue :
Il me répond
Par une danse dans le vent.
Je lui propose un long voyage
Dans la campagne des ancêtres :
Il me répond par le gémissement
De ces racines fatiguées.
Edmond Vandercammen (1901-1980)
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( in L’arbre en poésie, éd. Gallimard, 1979 )