Il a plu. Soir de juin. Ecoute,
par la fenêtre large ouverte,
Tomber le reste de l’averse
De feuille en feuille, goutte à goutte.
C’est l’heure choisie entre toutes
Où flotte à travers la campagne
L’odeur de vanille qu’exhale
La poussière humide des routes.
L’hirondelle joyeuse jase.
Le soleil déclinant se croise
Avec la nuit sur les collines ;
Et son mourant sourire essuie
Sur la chair pâle des glycines
Les cheveux d’argent de la pluie.
Charles Guérin (1873-1907)
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( in Le Coeur solitaire, Société du Mercure de France, Paris, 1904 – p.130 )
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