Permettez-moi, amie, de m’adresser à vous,
De vous parler, quoique je n’en sache rien je l’avoue,
De l’héritage d’une génération disparue ;
En vous et moi, et en d’autres, certes réapparu.
Un don ? –On ne dirait plus. Un mal ? –Oui, peut-être.
Telle est la sensibilité, crime qu’on perpètre
Vis-à-vis du monde, au détriment de nous-mêmes ;
N’a-t-on dit qu’on ne récolte que ce que l’on sème ?
Puis, comme une bougie brûle pour nous illuminer,
On s’épuise pour que l’autre puisse nous éliminer.
Accablés, moroses probablement nous mourrons ;
Pourtant, le paradis, croyez-moi, nous l’aurons.
On nous accuse de fous, de faibles et de givrés,
Il faut le savoir, personne d’entre eux ne dit vrai.
De l’existence, nous pénétrons les profondeurs,
Et de l’univers, nous découvrons la grandeur.
Laissez-les parler, tels sont tous les passagers,
Volubiles, ils s’en souviennent une fois âgés.
Ainsi sommes-nous, sensibles à la réalité,
Tout homme ne l’étant est dénué d’humanité.
Restons pareil, implorons que l’on nous comprenne
Malgré tous ces innombrables doutes qui nous enchaînent.
Et si, enfin, incompris semblons-nous rester,
Il vaut mieux convoiter des spleens les majestés.
Ce ne sont que les paroles d’un homme comme les autres
Qui, fin, a pu deviner ses maux et les vôtres.
BAKA Jaouad
Le Dimanche 07 Novembre de l’an 2010