Partir vers les rives du rêve ;
Partir sur l’aile des désirs,
Sur le voilier d’or qui s ‘élève
Au gré des vents et des zéphyrs.
Partir lorsque le jour s’achè Ve,
Que brille l’étoile du soir ;
Ne plus entendre lente, brève,
Sonner l’heure du désespoir.
Dans l’air où les roses se meurent,
Où tout est un hymne vers Dieu,
Autour des grands jets d’eau qui pleurent,
Quand l’iris exhale un adieu.
Enlacer nos âmes aimantes,
Voler vers d’infinis bonheurs,
Près des lilas, des amarantes,
Unir nos lè Vers et nos cœurs.
Oh ! De ces nuits miraculeuses,
Ces nuits folles et prometteuses,
Dans la volupté de l’amour.
Qui laissent en nous leur empreinte,
Enveloppant dans une étreinte
Nos corps enlacés jusqu’au jour.
Jacqueline Audibert
(in « Poètes de l’Enseignement » réunis par Paul Parant
— éditions de la Revue Moderne, 1958)