Jacques Rabemananjara (1913 – 2005)
Que de voix ont chanté le retour de tes cendres !
Ton cœur en eût frémi dans le riche cercueil
Fait des pierre polie et de noir palissandre.
Jamais tu n’as rêvé de voir un tel accueil.
Toi qui bus dans l’exil la coupe d’amertume,
Tandis que le chagrin débordait de ton cœur,
Ô Reinek, pensais-tu qu’une gloire posthume
Devrait de ton destin apaiser la rigueur ?
Sans doute tu faisais des rêves et des rêves.
De quelques muezzins nuançant les secrets,
Ton âme a dû franchir les espaces, les grêves
Et déserter les tours blanches des minarets.
(Œuvres complètes, Poésie 1978)
Extrait du livre :
Cent poèmes sur l’exil
©le cherche midi éditeur, 1993
- “Cirque Rouge” ©Etienne DAL