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Mon pays

 

Mon pays est fait d’enfants
aveugles,
de femmes fleurant le bon linge,
d’hommes violents,
de vieux
à plat ventre sur l’oubli.

J’écris sur la peau de la patrie
ridée comme une toile
ou comme une robe roidie.

Et je veux que ce que je dis
ne soit pas seulement amour accumulé,
vertes gerbes sur les épaules
de héros marmoréens,
musique de tambours
de fer-blanc.

Un homme debout
peut toucher sans peur
les reptiles les plus rusés.

***

Mi país

Mi país está hecho de niños
ciegos,
de mujeres olorosas a ropa,
de sujetos violentos,
de ancianos
de bruces sobre el olvido.

Escribo sobre la piel de la patria
arrugada como un lienzo
o como una túnica endurecida.

Y quiero que lo que diga
no sea sólo amor acumulado,
verdes ramos sobre los hombros
de marmóreos héroes,
música de tambores
de hojalata.

Un hombre de pie
puede tocar sin miedo
a los asustos reptiles.

Oscar Acosta (1933), 1971
(POESIE HONDURIENNE(Traductions de Claude Couffon ; Poésie hondurienne du XXème siècle, éditions Platino, 1997)

Envoyé par Emilie AUJARD-LANG, Alliance Française Tegucigalpa, HONDURAS

 

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