Jean-Marie Flémal

Jazz d’aurore

Etang de
cuivre fron-
daisons de laiton
au centre de la vil-
le champignon en-
core engourdie à cette
heure où l’aube pourtant déjà
s’insinue poussée par
le souffle lent d’une trom-
pette de jazz

ce sont trois noirs as-
sis en sourdine
dans l’herbe du parc et qui sou-
rient
en se balançant doucement sur
un tem-
po subtil

ils ont l’iv-
resse élégante et va-
gue et des yeux
imperceptiblement mobiles où l’in-
nocence et le swing se re-
joignent rê-
veurs

une longue note mourante salue le
bond rapide du soleil par-
dessus les terrasses des grat-
te-
ci-
el

©Jean-Marie Flemal

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