Ecrits après une visite au Cimetière du Père-Lachaise
Je suivais, tout pensif et sombre, ces allées
Que bordent de milliers de tristes mausolées,
Rêvant l’éternité dont la tombe est le seuil ;
Je voyais la nature elle-même être en deuil :
Les feuilles des rameaux, par le froid détachées,
Voltigeaient sur le sol, jaunes et desséchées.
L’hiver venait, l’hiver et toutes ses rigueurs
Qui glacent le vieillard, les plantes et les fleurs ;
Mais la nature, quand reviendra l’hirondelle,
Au printemps renaîtra plus riante et plus belle.
Accablé par les maux et courbé par le temps,
L’homme, jamais hélas ! ne revoit son printemps.
Clovis Tisserand (1835-1898)
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( source Gallica )