Je connais un petit ange
Lequel n’a jamais mouillé
Sa blanche robe à la fange
Dont notre monde est souillé.
C’est lui qui donne le change
Au pauvre cœur dépouillé
Que l’amour, vautour étrange,
D’un bec cruel a fouillé.
Cet ange, qui vous ressemble,
Sous son aile nous rassemble :
C’est la divine Amitié.
Son regard est doux et calme ;
Il m’offre sa chaste palme…
En voulez-vous la moitié ?
Louis Honoré Fréchette (1839 – 1908)