Madre verde que estás con nosotros,
danos tu luz y tu sombra;
danos, madre, tu voz y tu silencio,
la danza y la quietud,
los abrazos del bosque,
el esplendor del mar y de la aurora.
Ven agua madre, ven; deja tus ríos
correr o remansarse,
la tempestad clamar;
que la gracia del tiempo entre las olas,
como un ave nos cante en la alborada.
¿Dónde si no en tu corazón en llamas,
madre fuego, nacieron tus arrullos,
el talismán dorado del ocaso
que es siempre amanecer;
la música estelar,
el bosque iluminado de palabras?
Danos, madre, tu suelo, ese ángel tibio
que nos besa y nos besa;
tus arenas, tus piedras, el polvo enamorado
que nos persigue como un duende loco.
Ahora y en la hora en que juntamos
este caudal de historias, estas fábulas,
danos el viento para navegar, los huracanes,
la brisa sosegada, el soplo de tu aliento,
tú que estás con nosotros,
madre verde de sombra,
madre verde de luz.
CARLOS FRANCISCO MONGE
PRIÈRE VERTE (Traduction: Jean Régis Migne)
Mère verte, notre terre, qui est toujours avec nous,
donne-nous ta lumière et ta pénombre;
donne-nous, mère terre, ta voix et ton silence,
l’agitation et le calme,
les caresses de la forêt,
la splendeur de l’océan à l’aube.
Viens, mère eau, viens; laisse tes rivières
s’écouler ou s’étaler,
laisse la tempête gronder;
laisse le temps au calme bienvenu entre les vagues
chanter pour nous comme une alouette à l’aube.
Si ce n’est dans ton coeur embrasé, mère de feu,
d’où naquit ce doux murmure,
le talisman d’or du crépuscule
qui est aussi l’aurore;
la musique galactique,
la forêt illuminée de mots?
Donne-nous, mère terre, ton sol,
qui, de baisers chauds et mouillés,
sans cesse nous comble;
ton sable, tes rochers, la poussière chérie
qui ne cesse de nous poursuivre comme un elfe fou.
Maintenant et au moment même où nous devenons
part de ce courant d’histoires, de fables,
fais lever le vent dans nos voiles, des ouragans,
une brise placide, un souffle de ton haleine,
toi qui est toujours avec nous,
terre mère de la pénombre,
terre mère de la lumière.