François Charles Mauriac

L’OMBRE

Aux jours où la chaleur arrêtait toute vie,
Quand le soleil, sur les labours exténués,
Pressait contre son coeur le vignoble muet,-
A l’heure où des faucheurs l’armée anéantie
Écrasait l’herbe sous des corps crucifiés,-
Seul debout, en ces jours de feu et de poussière.
En face de sommeil accablé de la terre,
Assourdi par le cri des cigales sans nombre,
Je cherchais votre coeur, comme je cherchais l’ombre.

François Charles Mauriac 1885 – 1970

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