Uncategorized

Unique Poème

María Eugenia Vaz Ferreira (1875 – 1924) 

Mer sans nom et sans rivages,
j’ai rêvé d’une mer immense,
infinie, mystérieuse
comme l’espace et le temps.

La mort, mère sans âge de la vie,
remontait le mouvement de ses vagues,
mais elle cessaient
dans l’instant qu’elles repaissaient.

Que de naître et de mourir
au sein de la mort immortel !
Jouant à berces et tombes
la Solitude était là…

Soudain un oiseau errant
traversa l’étendue marine ;
« Chohé..Chohé… », répétait
sa plaintive tache mouvante.

Il s’abîme dans le lointain
égrenant « Chohé..Chohé… »
Je m’éveillai alors et sur les flots
je me repris une fois encore à voler.

(La isla de los cánticos)

Poésie Uruguayenne du XXe Siècle Édition Bilingue Maryline-Armande Renard, PATINO/

Éditions UNESCO© copyright 1998 by Éditions Patino, Genève (Switzerland)ISBN Unesco 92-3-003492-4