Srimati Sarojini Naidu

L’Illusion de l’Amour

Bien-aimé, vous pouvez, comme les hommes disent
n’être que la défaillante étincelle
De la flamme qui tremble en la lampe d’argile.
Qu’importe ! puisque vous éclairez mes tenèbres
Aux lustres immortels du jour.
Et, comme pensent tous les hommes, vous pouvez,
O le plus cher, n’être qu’une humble paille
Emportée au hasard des brises de la mer.
Qu’importe ! puisque vous savez me faire entendre
Les murmures subtils de l’ampe éternité.
Bien que vous ne soyez, comme tous les mortels,
Rien qu’une pauvre chose
Que la mort défigure et le destin efface,
Ah ! qu’importe, puisque à mon cœur vous apportez
La pure vision des demeures divines.

(Illusion de l’Amour)
Srimati Sarojini Naidu (1879 – 1949)

Une Demi Siècle de Poésie La maison du poète 2, 158 Rue de la Lune,

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