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Désir D’Identité

Kama Sywor KAMANDA

Comme aux siècles des grands rois,
Nous reprendrons par le travers des abîmes
L’honneur perdu dans l’offense d’être dépossédés.
Nous retrouverons la lumière d’Amon
Sur ces pistes de sable radieuses le long du Nil
Dans les émerveillements de l’avant-l’aube du monde.
Le soleil luit sur l’émeraude de la forêt équatoriale,
Indifférent à sa beauté et insoucieux de ses richesses.
Là bruissent les feuilles agitées d’un souffle régulier ;
Maintenant les êtres dans la vérité immobile.
Les chants d’hommes errant dans la fatalité,
Retentissent, mélodies étranges,
Comme des hululements stridents
Trouant le silence jusqu’où commencent pour nous
Les chemins des identités insoumises.
Au loin, les flamants roses suspendent leur vol,
Figés dans l’irréalité du temps qui oublie de couler
Où celui qui nous fut annoncé n’est jamais venu.
Terre millénaire où naquirent Dieu et les hommes,
Ô Afrique, sanctuaire aux portes enflammées,
Toujours à elle-même insaisissable
Depuis la nuit d’où jaillit la première étincelle de vie !
Nous apportons l’offrande de légitimité
Dans l’éclat de liberté sans imprégner nos enfants
De l’angoisse de nos épopées tragiques.
L’Ancêtre sacré, apporte sa lumière
Aux esprits de savanes, afin qu’ils célèbrent sa majesté
Intensément en nos ferveurs.
Le cœur de l’Afrique bat dans ses forêts vierges,
Plus complices de songes que de solitudes.

 

Avec l’aimable autorisation de l’auteur