Au mois de mai, l’amoureuse Isabelle
Et le galant qui soupire pour elle
Sont nés tous deux, et de là seulement
Vient leur amour, vient leur contentement
Et de leurs voeux la rencontre éternelle.
Jamais pigeon, en trémoussant de l’aile,
Ne baisa mieux sa compagne fidèle,
Ni ne sut mieux alléger son tourment,
Au mois de mai.
Ils sont épris d’une ardeur mutuelle,
Et si l’amour en la saison nouvelle
Dedans les coeurs prend quelque accroissement,
Ne doutons point que cet heureux amant
N’ait au plus tard la fleur de cette belle
Au mois de mai.
Claude Malleville (1597-1647)