Mes deux filles

M

Dans le frais clair-obscur du soir charmant qui tombe,
Lune pareille au cygne et l’autre à la colombe,
Belles, et toutes deux joyeuses, ô douceur !
Voyez, la grande soeur et la petite soeur
Sont assises au seuil du jardin, et sur elles
Un bouquet d’oeillets blancs aux longues tiges frêles,
Dans une urne de marbre agité par le vent,
Se penche, et les regarde, immobile et vivant,
Et frissonne dans l’ombre, et semble, au bord du vase,
Un vol de papillons arrêté dans l’extase.

(La terrasse, près d’Enghien, juin 1842)

Victor Hugo (1802-1885)
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( in Les contemplations, livre I, Aurore, III )

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