Blentyong

B

Quand tu allumes ta lampe, le mystère de ton jeu commence sur la toile éclairée : un plan lumineux dans ton obscurité impénétrable. des fleurs sont rangées sur des coupes spendides. Un doux parfum d’encens emplit la maison de la nuit. La musique des flûtes, des cordes et ds gongs fait de ton jeu la fête sacrée de la vie.

Quand tu allumes ta lampe, la lumière se fait en ce monde ; dans cette lumière, je suis une ombre sur ton écran blanc.

Mon heure étant venue, tu me prends dans ta main ; j’apparais sur l’écran de ce monde.

Ta lampe m’éclaire : mon corps est une ombre, mais mon « moi » est entre tes mains.

Apprends-moi à sentir ta main, car je ne sais agir.
Apprends-moi à entendre ta voix, pour que je sache me taire.
Apprends-moi à connaître ta volonté, pour que je sache parler.
Le temps est court. Ma vie ne dure que quelques secondes dans la lumière
de ta lampe qui brûle mystérieusement, d’éternité en éternité.

Dis-moi qui et ce que je suis, pour que, considérant, ma joie et ma douleur, mon amour et ma haine, comme l’essence de ma vie, je puisse, riant et pleurant, exécuter ta volonté.

Raden Mas Noto Soeroto (1888-1951)


UN DEMI SIECLE DE POESIE, La maison du poète 2, 158, Rue de La Lune, DilbeekCopyright 1954 by « La Maison du Poète » Dilbeek.

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By poesiedumonde