ArchiveJune 2013

LES COQUILLAGES

L

Chaque coquillage incrustéDans la grotte où nous nous aimâmesA sa particularité L’un a le pourpre de nos âmesDérobée au sang de nos coeursQuand je brûle et que tu t’enflammes ; Cet autre affecte tes langueursEt tes pâleurs alors que, lasse,Tu m’en veux de mes yeux moqueurs ; Celui-ci contrefait la grâceDe ton oreille, et celui-làTa nuque rose, courte et grasse ; Mais un, entre...

AUTOMNE

A

Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneuxEt son boeuf lentement dans le brouillard d’automneQui cache les hameaux pauvres et vergogneux Et s’en allant là-bas le paysan chantonneUne chanson d’amour et d’infidélitéQui parle d’une bague et d’un coeur que l’on brise Oh ! l’automne l’automne a fait mourir l’étéDans le brouillard...

Ma Solitude

M

Comme deux arbres bien semblablesTournés vers le même horizon,Nous partageons les nourrituresEt plions sous les mêmes souffles. Serai-je encore seul sur la terreMaintenant que je t’ai nommée?Ai-je abdiqué la solitudePour t’avoir prise entre mes bras? Comme deux grands arbres voisinsNous mêlons feuilles et racines,Et la brise qui nous traverseN’en a qu’une âme et...

Au bord de la mer

A

Vois, ce spectacle est beau. – Ce paysage immenseQui toujours devant nous finit et recommence ;Ces blés, ces eaux, ces prés, ce bois charmant aux yeux ;Ce chaume où l’on entend rire un groupe joyeux ;L’océan qui s’ajoute à la plaine où nous sommes ;Ce golfe, fait par Dieu, puis refait par les hommes,Montrant la double main empreinte en ses contours,Et des amas de rocs sous...

L’âme

L

J’ai dans mon coeur, j’ai sous mon frontUne âme invisible et présente :Ceux qui doutent la chercheront ;Je la répands pour qu’on la sente. Partout scintillent les couleurs,Mais d’où vient cette force en elles ?Il existe un bleu dont je meurs,Parce qu’il est dans les prunelles. Tous les corps offrent des contours,Mais d’où vient la forme qui touche ?Comment fais-tu les grands amours,Petite ligne...

Danger d’aller dans les bois

D

Ne te figure pas, ma belle,Que les bois soient pleins d’innocents.La feuille s’émeut comme l’aileDans les noirs taillis frémissants ; L’innocence que tu supposesAux chers petits oiseaux bénisN’empêche pas les douces chosesQue Dieu veut et que font les nids. Les imiter serait mon rêve ;Je baise en songe ton bras blanc ;Commence ! dit l’Aurore. – Achève ...