„Mohokaré, maintenant je porte une nouvelle couverture
Maintenant que je t’ai franchie.
Lave-moi des profanations que j’ai eues
avec ma femme, à la maison.
Ici je passe sur l’autre rive
Et je ne sais quels dangers m’attendent.
Peut-être est-ce la dernière fois que je te traverse.
Et si j’ai la chance de te franchir de nouveau
lave-moi, Mohokaré, et purifie-moi.
Fais de moi un homme prêt pour le ciel
lave-moi de mes péchés car je vais
dans un endroit dangereux où je peux perdre la vie.

Maintenant si jamais je ne reviens, ce sera malchance.
Mais je te franchis
Et toutes les mauvaises choses que j’ai accomplies
Qu’elles s’en aillent avec toi.

En traversant la rivière, je deviens un nouvel homme
différent de celui que je fus chez moi.
Chez moi j’étais en sécurité
Mais je suis sur cette rive
Je suis là où est le danger
là où à chaque instant je peux perdre ma vie.
Prépare-moi à la mort. »

ANONYME

Extrait du livre :
Cent poèmes sur l’exil
©le cherche midi éditeur, 1993

 

Add Comment

By poesiedumonde