Latest Poems

Jaillis des bois obscure fleurant l’ondée

J

Jaillis des bois obscure fleurant l’ondée,Harnachés de rayons égaux dans des rênes d’or,Les zèbres étalent l’aurore sur les pleinesMarchant jusqu’aux genoux dans les fleurs écarlates. Le soleil balafrant leurs flancs de flammeFlamboie entre les ombres alors qu’ils passentSecoués de frissons électriques dans l’herbeComme le vent sur les cordes d’or d’une lyre. Dans l’air éparpillant un plumage...

Nostalgie de l’ancien village

N

Et tu as au cœur la nostalgie de ceux des hameaux voisins,Parce que l’ennemi les a trompés et qu’ils ont abandonné le pays natal, Arrachés au vieux village, aux bons amis,Le petit frère séparé du grand, et le grand loin du petit.Notre lit laissé vide, personne n’y dort plus.Le battant de la porte, plus personne ne l’ouvre.Le petit tabouret laissé là, plus personne ne s’y assoit.La pipe à eau est...

Hymn to Love

H

We are thine, O Love, being in thee and made of thee,As théou, Léove, were the déep thoughtAnd we the speech of the thought; yea, spoken are we,Thy fires of thought out-spoken: But burn’d not through us thy imaginingLike fiérce méood in a séong céaught,We were as clamour’d words a fool may fling,Loose words, of meaning broken. For what more like the brainless speech of a fool,—The lives...

Le cancre

L

Il dit non avec la tête Mais il dit oui avec le cœur Il dit oui à ce qu’il aime He says no with the head But he says yes with the heart He says yes to the person he loves But he says no to the teacher He is up We question him And all the questions are ask Suddenly he has a fit of the giggles And he blots out everything The numbers and the words The dates and the nouns The sentences and the...

Lotus

L

J’ai passé beaucoup de nuits calmes et sans espoirCroisant mes pieds pour prierJ’aspire et expire comme tout le mondeOh le monde ? Il existe à peine Mais l’autre monde existeL’autre vent, les autres agneaux sacrifiésEt les autres visages pas sûrement vivantsEn un mot ils appartiennent à l’autre monde Mes mains ouvertes sont le seul lotus que je possèdeVous dites qu’elles poussent mais dans quelle...

Amie !

A

Permettez-moi, amie, de m’adresser à vous,De vous parler, quoique je n’en sache rien je l’avoue,De l’héritage d’une génération disparue ;En vous et moi, et en d’autres, certes réapparu.Un don ? –On ne dirait plus. Un mal ? –Oui, peut-être.Telle est la sensibilité, crime qu’on perpètre Vis-à-vis du monde, au détriment de nous-mêmes ;N’a-t-on dit qu’on ne récolte que ce que l’on sème ?Puis, comme...

Soleil couchant

S

Les ajoncs éclatants, parure du granit,Dorent l’âpre sommet que le couchant allume ;Au loin, brillante encor par sa barre d’écume,La mer sans fin commence où la terre finit. A mes pieds c’est la nuit, le silence. Le nidSe tait, l’homme est rentré sous le chaume qui fume.Seul, l’Angélus du soir, ébranlé dans la brume,A la vaste rumeur de l’Océan s’unit...

Blentyong

B

Quand tu allumes ta lampe, le mystère de ton jeu commence sur la toile éclairée : un plan lumineux dans ton obscurité impénétrable. des fleurs sont rangées sur des coupes spendides. Un doux parfum d’encens emplit la maison de la nuit. La musique des flûtes, des cordes et ds gongs fait de ton jeu la fête sacrée de la vie. Quand tu allumes ta lampe, la lumière se fait en ce monde ; dans cette...

Si les larmes servoient…

S

Si les larmes servoient de remede au malheur, Et le pleurer pouvoit la tristesse arrester, On devroit (Seigneur mien) les larmes acheter, Et ne se trouveroit rien si cher que le pleur. Mais les pleurs en effect sont de nulle valeur : Car soit qu’on ne se veuille en pleurant tormenter, Ou soit que nuict et jour on veuille lamenter, On ne peult divertir le cours de la douleur. Le coeur fait...