Latest Poems

PANTOUM

P

Par les soirs où le ciel est pur et transparent,Que tes flots sont amers, noire mélancolie !Mon coeur est un lutteur fatigué qui se rend,L’image du bonheur flotte au loin avilie. Que tes flots sont amers, noire mélancolie !Oh ! qu’il me fait de mal ton charme pénétrant !L’image du bonheur flotte au loin avilie.L’espoir qui me berçait râle ainsi qu’un mourant. Oh ! qu’il me fait de mal ton charme...

Mon coeur s’ébat

M

Triolet – vers 1390 – Jean Froissart Mon coeur s’ébat en odorant la roseEt s’éjouit en regardant ma dame : Trop mieux me vaut l’une que l’autre chose.Mon coeur s’ébat en odorant la rose. L’odeur m’est bon, mais du regard je n’oseJouer trop fort, je vous le jur’ par m’âme.Mon coeur s’ébat en odorant la roseEt...

Ma seule amour…

M

Ma seule amour, ma joie et ma maîtresse,Puisqu’il me faut loin de vous demeurer,Je n’ai plus rien, à me réconforter,Qu’un souvenir pour retenir liesse. En alléguant, par Espoir, ma détresse,Me conviendra le temps ainsi passer,Ma seule amour, ma joie et ma maîtresse,Puisqu’il me faut loin de vous demeurer. Car mon coeur las, bien garni de tristesse,S’en est voulu...

The Winter Lakes

T

Out in a world of death far to the northward lying,Under the sun and the moon, under the dusk and the day;Under the glimmer of stars and the purple of sunsets dying,Wan and waste and white, stretch the great lakes away. Never a bud of spring, never a laugh of summer,Never a dream of love, never a song of bird;But only the silence and white, the shores that grow chiller and dumber,Wherever the ice...

Le Corbeau et le Renard

L

Maître corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître renard, par l’odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : « Hé ! bonjour monsieur du corbeau, Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. » À ces mots, le corbeau ne se sent pas de joie ; Et pour montrer sa...

Mon Jura

M

Si mon petit pays, qui se cache dans l’herbe,N’a point de fier sommet, ni de ville superbe,Si parfois on en parle avec un air moqueur,Moi, je l’aime et le voi spar les yeux de mon cœur. Son souvenir m’est doux comme le chant des sources ;Il a pour les songeurs de charmantes ressources :Ces asiles de paix que les sapins lui font,Au bord d’étroits sentiers coupant le bois profond. Au creux de ses...

Ode à la langue française

O

Moto : « La langue française est, peut-être, mon seul véritable pays » (Le Clézio) Langue des rois, langue des poètes,Douce parole que l’on apprend,Qu’inspire les sages et les prophètes,Les philosophes et les tyrans. Fille du latin et de la foie-Vierge acharnée face à la guerre,Les siècles sombrent devant toiEt les octaves deviennent poussière. Langue qui frémit, langue qui soupire,Qui fait la...

To the Muses

T

WHETHER on Ida’s shady brow, Or in the chambers of the East, The chambers of the sun, that now From ancient melody have ceas’d; Whether in Heaven ye wander fair, Or the green corners of the earth, Or the blue regions of the air Where the melodious winds have birth; Whether on crystal rocks ye rove, Beneath the bosom of the sea Wand’ring in many a coral grove, Fair Nine, forsaking Poetry! How have...

De triste coeur

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De triste coeur chanter joyeusementEt rire en deuil c’est chose fort à faire,De son penser montrer tout le contraire,N’issir doux ris de dolent sentiment, Ainsi me faut faire communément,Et me convient, pour celer mon affaire,De triste coeur chanter joyeusement. Car en mon coeur porte couvertementLe deuil qui soit qui plus me peut déplaire,Et si me faut, pour les gens faire taire,Rire...